Fatigués, nous avons omis hier soir de vérifier l'état de la chambre. Nous retrouvons le Rajdamnoen Hôtel aussi délabré que l'an dernier. Notre chambre doit être la pire de l'établissement: si l'on tire la chasse d'eau, tout s'écoule au sol, sol qui est aussi la douche, le robinet du lavabo tourne dans son trou, le siphon fuit copieusement, on a placé dessous un seau percé! Nous arrivons à obtenir une autre chambre que nous épluchons soigneusement.
Richard et Pascal prennent le bus pour aller à Phatunam acheter une valise neuve. Le circuit des bus qui sillonne la ville est très économique: sept baths le ticket, quelle que soit la distance. On peut ainsi traverser la ville à peu de frais. Chaque ligne correspond à une couleur de bus et à un numéro particulier.
Pascal a téléphoné à Nana qui nous rejoint à dix-sept heures. Elle nous mène, tambour battant, dans un restaurant au bord du fleuve, où nous attend un couple, Wany (lui) et Ninuan (elle) qui est professeur de français et a beaucoup de difficulté à nous comprendre, à s'exprimer…
Les plats ont été choisis par notre amie. Tout est délicieux: poisson de rivière et légumes dans une sauce rouge, poisson de mer dans un court-bouillon citronné, chair de crabe au curry, beignets de poisson et... riz blanc, bien sûr. Tout est apporté en même temps sur la table et chacun picore, allant d'un plat à l'autre. Rapidement nous avons la bouche en feu, palais, langue et lèvres. Nous n'avions pourtant pas oublié notre formule magique: "Maï saï prik", qui avait bien amusé nos amis thaïs. Les bières descendent un peu vite ce soir, et Na surveille Pascal car l'alcoolisme est redouté et mal vu.
Sur le fleuve défilent de grands bateaux restaurants, somptueusement éclairés et aux inscriptions lumineuses, gigantesques, souhaitant "bon anniversaire" au roi.
Nous rentrons à pied à l'hôtel et passons devant le palais royal illuminé, plein d'ombres et de mystères. Magnifique.
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