
Lucile va donc seule en quête d'un petit déjeuner. A cinquante mètres de la chambre, une mauvaise cabane de bois où, hier, on nous a proposé d'y manger.
Je m'y risque. Sur une table bancale au bord de la rue, un jeune homme avale une soupe et la patronne, en chemise de nuit, le chasse. Un coup de torchon et on m'apporte une théière, une tasse, deux toasts tièdes, un pot de margarine et un autre de confiture d'ananas. Exactement ce qu'il me faut. Je vais régler les vingt bahts à la patronne qui installe, de l'autre côté de la rue, son stand d'artisanat. Je regarde ses enfants partir au travail, l'aîné, celui de la soupe, enfourche sa moto et le plus jeune, en tenue Baden Powell et long bâton blanc, attend le car de ramassage pour l'école.
Dans la chambre, Richard, bourré de calmants, s'est assoupi. Le temps, couvert ce matin, lui permet de se reposer et Lucile remet à jour le carnet de voyage un peu délaissé ces jours-ci.
Vers midi le temps s'est levé et Richard aussi. Nous tentons une sortie pour déjeuner. Une Thaïlandaise qui, depuis quelques jours, nous a pris en amitié, nous hèle: "Hello mama". Elle prend Lucile dans ses bras. Richard photographie les câlins. Plus loin nous trouvons une terrasse ombragée pour déjeuner où une jeune et future maman joue avec deux dés dans une boîte comprenant des plaquettes pivotantes numérotées de un à neuf. C'est le "Jackpot". Ce jeu de hasard est simple à comprendre et Lucile en passe commande à Richard.
Nos pad thaïs arrivent que nous mangeons avec appétit, interrompus par deux collégiens, cahier et stylo en main. Nous avons l'habitude. Il faut répondre à trois ou quatre questions en anglais, signer parfois, indiquer nos noms et pays d'origine, enfin accepter d'être photographiés avec eux. Les étudiants sont souvent intimidés et ne comprennent pas nos commentaires sortant du cadre précis de leur questionnaire.


Plus tard
dans l'après midi, nous allons nous balader le long de la rivière. Un joli sentier pavé suit les berges. Les eaux sont basses et laissent pousser une végétation qui, soudain, nous révèle un énorme buffle. A notre approche il se cache, impossible de le photographier. Heureusement nous en verrons d'autres tout à l'heure. A l'angle de deux routes, voici de petites rizières en terrasse où le riz vient d'être repiqué en bouquets épars. Un peu plus loin, la rivière, détournée, encadre de jolis bungalows, sans doute réservés aux touristes fortunés. Nous passons par de petits soïs pour retrouver la berge. Les chiens, en terrain clos, aboient volontiers, contrairement aux animaux errants qui ne se montrent pas agressifs, n'ayant pas le même sens du territoire.

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