jeudi 27 mars 2008

Dimanche 20 Janvier

Richard a pris un petit déjeuner à l'anglaise: thé, œufs et bacon, saucisses et tomates frites. Un peu trop…

Nous visitons le marché voisin, qui borde un khlong. Incroyable cocktail de couleurs, de fruits, de poissons, de légumes inconnus.

Sur l'autre rive du khlong, c'est le marché aux plantes, aux ombres fraîches où se devinent à peine les vendeurs. Depuis hier, journée agréable, la température a monté d'un cran, et la chaleur est lourde. Dans le parc de Dusit, où nous comptions pique niquer tranquillement, des centaines d'étudiants, en tenue de cérémonie à la mode anglaise, avec leur coiffe carrée et leur toge, occupent tentes et pelouses avec amis et parents. Pas le moindre coin d'ombre oublié par cette foule bigarrée et joyeuse.

Un peu fatigués nous retournons à la pension, espérant y trouver un peu de fraîcheur. Lucile ne se sent pas bien: elle a pris froid hier soir au cyber café d'où nous avons envoyé notre premier message vers la France.

Nous avons hâte de partir tant nous sommes incommodés par cette "chaleur hivernale"! Ici, le moindre mouvement déclenche des ruisseaux de sueur. Lucile a mal à la gorge et, fiévreuse, est incapable du moindre effort. Elle vient de terminer son livre, "les racontars arctiques" de Jorn Riel et ça la fait rêver…

Nous décidons de déjeuner à la guest house. Près de nous vient s'asseoir une jeune femme qui déguste une assiette de fruits recouverts de yaourt. Elle est française et vient ici en habituée pour la cinquième année. Elle nous conseille le thaï "yellow curry"qui nous arrive bientôt, un véritable délice: poulet et crevettes baignant dans une sauce à base de lait de coco avec citronnelle et piment, petits légumes et herbes inconnues, parfumé et subtil à la fois.

C'est ainsi que commença le yellow caca…

Nous avons rendez vous ce soir avec Suwanna,

devant un hôpital, près du monument de la Victoire. Nous devons partir ensemble à Lopburi en minibus.

Le taxi nous dépose sans encombre sur cette place immense dominée par une sorte d'obélisque. Mais où est donc cet hôpital devant lequel on nous attend? Ici c'est un fourmillement de voitures, bus, taxis, piétons par milliers. Comment retrouver Suwanna? Le portable! Mais nous tombons sur la messagerie. Richard s'écrie: "Je le sens mal, ce n'est pas aujourd'hui qu'on va se retrouver!" Au deuxième appel, elle répond. Mais dans le bruit assourdissant, on ne comprend pas où aller. Richard passe le téléphone au premier passant qui écoute, opine longuement, cherche et trouve une jeune fille parlant anglais pour nous indiquer où nous rendre, laquelle note en thaï et en anglais le nom du fameux hôpital. "Kapun kap, kapun kaaaa".

Munis de nos lourds bagages, nous devons nous hisser sur la passerelle qui enjambe les artères grouillantes. Et tout à coup: "Lucile, Richard!" Miracle, c'est elle qui nous a retrouvés, aussi improbables que semblaient ces retrouvailles. Fin de panique.

Le trajet en minibus, d'une heure et demie, nous mène à Lopburi à la nuit tombée. Un cousin de notre amie nous attend à la gare et nous voiture à l'hôtel. Nous allons ensuite dîner ensemble au marché de nuit. Suwanna nous explique un peu la cuisine thaïe.

Son père, Chinois, est cuisinier et lui a communiqué son goût de la gastronomie. Nous goûtons la fleur de bananier assez semblable à l'artichaut par le parfum, la consistance et l'âpreté, puis au lait de soja et enfin aux crêpes dont nous avions gardé un si bon souvenir: pâte élastique étirée d'une main experte, à base de farine de blé et d'huile de lotus. Elles sont ensuite recouvertes de sucre et de lait concentré.

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