VENDREDI 9 FEVRIER 2007 CHIANG-MAÏ BANGKOK
Réveillés de bonne heure, nous filons déjeuner, puis faisons nos adieux à Hasarmi et Anong. Dernières photos et promesse de s'écrire.![]()
Le taxi nous mène plus rapidement que prévu à l'aéroport, ou notre vol à du retard, nous voici bien en avance. A la douane, la bombe répulsive "moustiques" est suspecte, on la leur laisse volontiers, nous avons vu beaucoup moins de moustiques que de bouddhas…Télé dans l'aire d'attente: shows mielleux, popotins mollassons et sans conviction, quelque soit le rythme de la musique qui essaie de les faire bouger.
Nous atterrissons à Bangkok avec plus d'une heure de retard. Navette pour rejoindre l'aéroport, autre navette jusqu'au terminal des bus où nous prenons un dernier véhicule. Embouteillage monstre dans la ville, il est 15 heures passées lorsque nous débarquons à l'hôtel. Il fait lourd et chaud dans cette mégapole archi polluée. Nous sommes aussi un peu las des grandes villes, notre séjour à Chiang Maï a été trop long. De plus, l'hôtel est délabré, tout part à vau l'eau, tuyauterie qui fuit, robinets cassés, wc obstrué, chaleur étouffante malgré le ventilateur, et pas d'eau chaude! Coup de déprime…
Nous avions prévu d'aller au centre commercial MBK, on y est! Le temple de la consommation, comme dirait Claudine: six étages immenses, des escalators partout, combien de jours faudrait-il y passer pour tout y voir? Nous sommes au bord de l'écoeurement.
C'est la grande fatigue, mais on peut le voir autrement: c'est alors un spectacle futuriste ou des escaliers roulants drainent des centaines, des milliers, de fourmis humaines, en un incessant ballet mécanique, au centre d'un puits monstrueux où des écrans géants diffusent des publicités dans une langue inconnue. La musique et la lumière nous arrivent, spasmodiques et changeant au fur et à mesure de notre progression, cacophonie distordue. Le spectacle est partout. On est hélé dès que notre regard se pose sur le moindre objet.
Rien ne nous intéresse plus. Overdose!! Nous nous sauvons. Dehors il fait nuit.![]()
Dans la rue, notre attention se porte sur les gens, les petits détails piquants, comme l'autre jour ce conducteur de moto, arrêté, passant le temps en s'épilant le menton devant son rétroviseur. Ces ouvriers foulard sur la tête et couverts de boue qui, de nuit, chargent un camion sur le bord d'un trottoir, en pleine ville, à l'aide de couffins de paille emplis d'une vase puante. Une très vieille femme, appuyée sur un bâton, qui s'accroupit au bord du fossé, pour satisfaire un besoin naturel, alors que nous passons près d'elle à vélo, Ces gendarmes en tenue marron et moulante, masqués et casqués, filant sur leur petite moto de carrefours en carrefours afin de tenter de fluidifier la circulation, à grand renfort d'énergiques, stridents et inutiles coups de sifflet. Cet homme encore qui, au sortir d'un temple, nous demande d’où nous sommes, et dont les yeux s'embuent soudain en évoquant une mère enterrée en France, à jamais inaccessible…
Nous revoici à l'arrêt du bus, mais ce n'est jamais le nôtre. Nos jambes ne nous portent plus, la chaleur ne tombe pas. Finalement nous marchandons notre retour en tuk tuk qui roule comme un fou, se faufile. Ce petit air de la vitesse nous fait du bien.
A Thanon Kao San, rue piétonne le soir, c'est le rendez-vous de tous les extrêmes, jeunes ou moins jeunes. Tatouages impossibles," longues oreilles", vêtements les plus incroyables, sacs à dos plus gros qu'eux, longs sacs thaï. On y vend de tout. Nous empruntons une petite ruelle et allons dîner dans un Guest house. Là, deux jeunes français tout frais tombés de l'avion nous questionnent sur notre périple. Nous leur contons nos coups de foudre et leur donnons des points de chute.
Le retour à pied nous achève. Richard remarque les cafards qui galopent dans la cour, Lucile les ignore. Cette chambre, immense avec deux grands lits de 2 mètres de large sans draps, salle de bain toujours inondée, est déglinguée. Nous verrons demain. L'endroit est relativement calme et nous dormons bien.

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