VENDREDI 26 JANVIER 2007 LOPBURI - PHITSANULOK
Nous nous réveillons à cinq heures du matin car nous sommes excités par notre prochain voyage en train. Suwanna nous rejoint au petit déjeuner. Elle nous a trouvé l'adresse d'une pension à Sukhothai. Nous lui offrons le livre de Paul Auster: "Je croyais que mon père était Dieu" fait de 172 petits récits de la vie américaine, qu'elle pourra exploiter avec ses étudiantes. Nous la retrouverons certainement à Bangkok avant notre départ.
sawasdeekha = สวัสดีค่ะ, sawasdeekrub = สวัสดีครับ, bonjour.
Nous nous rendons à pied à la gare (1 kilomètre) avec nos bagages à roulettes, refusant bus et pousse pousse qui nous interpellent sur le chemin.
Le train a une demi-heure de retard, c'est courant en Thaïlande. Un employé passe une cireuse sur le quai carrelé.
Nous sommes en seconde classe.![]()
Fauteuils spacieux, inclinables mais usagés. Wagons en bois avec une batterie de ventilateurs au plafond, volets en bois à claires voies sur des fenêtres à guillotine, toilettes à la turque, portes latérales bloquées ouvertes. Plus loin un petit espace au confort plus rudimentaire, délimité par une cordelette et réservé aux moines et aux handicapés. Toutes les demi-heures, un employé balaye et passe la serpillière dans les couloirs et entre nos pieds. Très souvent aussi circulent des marchands ambulants. Nous leur avons acheté du riz avec un hachis de viande et légumes revenus à l'huile, épicés et couronnés d'un œuf au plat. Pour dessert, des bananes séchées. Nous sommes bien équipés pour nous nettoyer les doigts, mais l'eau ne manque pas à bord.![]()
Le paysage défile. Quelques hauteurs disséminées dans la plaine comme de gros pâtés, où trônent de grands bouddhas dorés. Puis des rizières à tous les stades de la culture. Des pièces d'eau carrées, rectangulaires, bordent la voie ferrée. Probablement de la pisciculture intensive, car certaines mares grouillent littéralement de poissons. Des chemins de terre dominent et permettent l'accès à de petites huttes sur pilotis.
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Nous arrivons à Phitsanulok. L'hôtel étant près de la gare, nous nous y rendons à pied. Pour 450 bahts la nuit (9 euros environ), nous disposons d'une très grande chambre au lit de 2 mètres sur 2, salle de bain, climatisation, télé, frigo et petit déjeuner compris pour deux…
Après une douche rapide, nous partons à la recherche de l'office du tourisme pour obtenir un plan et quelques renseignements pratiques. Nous y sommes retardés pour remplir une longue fiche de satisfaction. Balade en ville où l'on commence à voir de jolies choses: vanneries, bijoux en argent, mais nous attendrons Chiang Maï pour y faire des achats. Nous cherchons le point cyber indiqué sur le plan, pour envoyer des messages en France. Point il y en a! Impossible de trouver. Nous demandons dans un café-restaurant. On ne nous comprend toujours pas. Voici une bibliothèque. Laissant nos chaussures à l'entrée, nous trouvons une interlocutrice en la personne d'une timide lycéenne qui pour la première fois peut-être a l'occasion d'utiliser l'anglais (première langue obligatoire en secondaire). Elle nous envoie vers un grand hôtel un peu plus loin. Il faut donc redemander dans un café, prendre une bière et satisfaire la curiosité du patron (lui parle très bien, mais nous comprenons mal…). Il feuillette notre guide et épluche notre itinéraire. Une heure plus tard nous avons pu enfin envoyer de nos nouvelles (15 bahts ou 30 centimes d'euros pour ¾ d'heure).
La nuit est tombée, sans bruit. C'est étrange qu'elle tombe si tôt alors que nous avons l'impression d'être en été. Mais en fait, il y a presque égalité des jours et des nuits dans cette zone tropicale.
Nous flânons le long de la rivière et assistons à un curieux jeu de balle, le football siamois ou "tàkrâw". Celle-ci, en rotin tressé, mesure 12 cm de diamètre. Six joueurs adultes, en cercle, essaient de l'envoyer dans un panier suspendu à quelques 4 à 5 mètres de hauteur. Principe du basket, sans les mains puisqu'on utilise, la cuisse, l'épaule, le front, la cheville ou le genou pour la relancer avec force et précision. Ces parties du corps sont protégées et renforcées par une espèce de matelassage comme l'on en voit au football américain. Quand le but est atteint, la balle dans le filet, tous les joueurs crient : "ollé". On voit des figures étonnantes, des pirouettes parfois pour maintenir la balle dans les airs. Nous restons quelques temps à apprécier l'adresse et la vigueur des joueurs qui nous font signes et sourires quand nous partons.
Plus loin, des couchettes au ras du sol où des gens se font masser pour 100 bahts. Certains mouvements ont l'air lents et doux, mais d'autres ressemblent à des manipulations et torsions vigoureuses. Je ne sais pas si nous nous y risquerons. Des massages, des pieds uniquement, sont proposés. Quant aux massages à connotation sexuelle, rien de tel n'apparaît, mais ils existent certainement. Vu la notoriété qu'ils ont en Occident, ce ne peut être un fantasme d'Européen…
Nous continuons notre promenade dans la fraîcheur attendue et appréciable de la nuit. Nous dînons d'une soupe délicieuse et rentrons à l'hôtel.

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