jeudi 10 janvier 2008

SAMEDI 27 JANVIER 2007 PHITSANULOK

Ceci est une image
Une semaine, ce soir, que nous sommes en Thaïlande. Un des premiers détails qui nous a surpris, c'est que grand nombre de Thaïlandais portent les couleurs jaunes et bleues. Suwanna nous a expliqué que ce sont les couleurs du couple royal: jaune pour le roi, bleu pour la reine, couleur qui correspond à leur jour de naissance. En effet, à chaque jour de la semaine est attribuée une couleur. Le jaune est d'autant plus porté que le roi vient de fêter ses 60 ans de règne, qui ont donné lieu à de grandes fêtes nationales. Il semble très aimé de son peuple, car, disent-ils, il œuvre beaucoup pour le pays.
Promenade en ville, ce matin. Nous avons découvert le quartier commerçant moderne. Ceci est une image
Rien de bien joli, mais il fallait un t-shirt à Lucile qui avait emporté très peu de vêtements. Impossible d'essayer le moindre article. Il faut acheter à l'estime. Plus loin une échoppe de tailleur où elle fait découdre les étiquettes, travail bien fait, mais impossible de payer.
Nous prenons notre repas dans un tout petit restaurant, joliment meublé. Chaises et tables en bois massif, plateaux des tables en verre laissant voir des compositions de cailloux et coquillages. Au moment de régler notre repas, le patron nous interroge dans un excellent anglais, curieux de notre origine et de nos projets. Il nous donne rendez-vous pour 21 heures ce soir, lorsqu'il aura terminé son travail. Il veut nous faire visiter un célèbre temple…
L'après midi nous visitons un musée des traditions populaires. Le lieu est plus loin que ne laisse supposer le plan; nous marchons beaucoup depuis huit jours. C'est un endroit extraordinaire: petits pavillons traditionnels en teck au milieu de jardins et bassins, un lieu enchanteur pour se promener. Mais ce n'est rien à côté des merveilles que nous découvrons dans chaque pavillon à étage et balcon, avec stores tamisant doucement la lumière. On se déchausse et la visite, la promenade, continue. Personne ne nous accompagne, aucune surveillance, la confiance est totale. Outils agricoles, armes, pièges contre les nuisibles, instruments de pêche et de chasse, ustensiles de la vie quotidienne rurale. Reconstitution de cuisine et de chambre traditionnelles, tissages et métiers à tisser, teintures végétales, lampes, poteries, jouets, cerf volants, costumes…
Ceci est une image Ceci est une image
Ceci est une image Ceci est une image
Nous restons jusqu'à la fermeture en achetant quelques cartes postales. Nous rentrons à pied et constatons encore une fois que devant chaque échoppe, même modeste et délabrée, on trouve toujours des suspensions fleuries ou des alignements de jarres avec plantes, fleurs aquatiques et petits poissons Souvent aussi de la nourriture pour les animaux, graines pour les oiseaux.
De retour à l'hôtel, Lucile soigne ses ampoules, et Richard, ayant préparé quelques phrases en anglais, sur un bout de papier, va acheter une pile pour sa montre-boussole Sans boussole, adieu les déplacements en ville. Il faut dire aussi que les plans de villes ne sont pas toujours orientés et que les Thaïlandais ont du mal à se situer sur la carte.
Bien que fatigués, nous allons à notre rendez vous et trouvons le patron ravi. C'est un homme mince, difficile de lui donner un âge, mais dans la conversation, nous le situerons dans la trentaine. Il a un visage sérieux qui s'illumine vite de sourires. Après un repas délicieux et rapide, on ne traîne jamais à table, il nous conduit dans sa vieille voiture, au temple du Bouddha de style Sukhothaï, le plus célèbre et vénéré de Thaïlande, le Wat Yai. C'est justement le festival annuel, le parc est plein à craquer de monde et d'étals de toutes sortes, comme une énorme fête foraine. Nous y retrouvons les vendeurs de cafards, sauterelles, vers et autres larves grillés; seulement 10% d'amateurs selon notre ami. Plus loin, sur une scène, un show de danseuses, chanteuses et actrices habillées de vêtements traditionnels et auréolées d'ampoules électriques clignotantes. Rangsee, c'est le nom de notre guide, nous explique diverses traditions bouddhistes plus surprenantes les unes que les autres. Le temple est magnifique, majestueux: plafond de bois peint rouge sombre et or, colonnes coniques noires et or, grandes fresques sur les murs. Il règne ici une atmosphère de ferveur bruyante. A genoux, on se prosterne trois fois jusqu'au sol devant un grand bouddha en or. Mais il y a aussi, ce qui nous semble de la superstition: des fidèles agitent bruyamment des baguettes dans des récipients cylindriques. Lorsque l'une d'elles tombe, on lit son numéro et l'on va chercher à l'étal correspondant les prévisions de son avenir, son horoscope en somme. Dans une allée latérale, un bonze bénit, avec un petit balai en guise de goupillon, les fidèles et surtout les enfants qu'on lui présente. Ceci est une image
Les photos sont autorisées, à condition d'être agenouillé ou plus exactement de se tenir en position inférieure par rapport au bouddha. Dans une autre allée, sept bouddhas correspondent aux sept jours de la semaine. Lucile est née un samedi. Rangsee lui trouve son bouddha que Richard photographie. Les gens remplissent de menue monnaie les bols à offrandes placés devant, sur une longue table.
La quasi-totalité du peuple est bouddhiste (95%) et, en général, très pratiquante. Suwanna nous a précisé que les jeunes le sont beaucoup moins, voire pas du tout.
Nous proposons à Rangsee de passer à sa boutique "Connection" pour aller chercher son amie et prendre un verre quelque part. Il nous mène dans un marché de nuit, au bord du fleuve où se trouve un restaurant pour touristes assez particulier. On fait monter les clients sur une estrade, leur assiette à la main. Lorsque le chef, qui se trouve à plusieurs mètres de là, a terminé sa cuisine, il la lance énergiquement au dessus d'eux. A chacun d'y trouver son compte!
Nous reproposons à nos amis de boire ce verre. Il semble que ce soit un véritable problème, on boit partout ici quand on a soif, et la notion du dernier verre convivial, leur est étrangère. Ils nous trouvent pourtant un lieu charmant, grande terrasse fraîche et doucement éclairée, dans la verdure, avec un chanteur guitariste, ami de Rangsee. Malgré notre fatigue, la soirée se prolonge. Rangsee semble ne pas vouloir nous quitter déjà et nous propose de rester un jour de plus. Demain dimanche le restaurant ferme l'après midi et nous pourrions aller ensemble visiter une superbe forêt en voiture. Mais c'est à une centaine de kilomètres et cela nous parait difficilement réalisable…
De retour à l'hôtel, une simple poignée de mains, pudique, mais beaucoup de choses dans le regard. Chez les Thaïlandais, contrairement à nous occidentaux, pas de contacts physiques, encore moins d'embrassades. Pourtant, toujours une main attentive qui nous touche et nous guide pour traverser une rue ou nous orienter et ne pas nous perdre dans la foule. Quand on quitte un ami de passage, c'est comme une grande vague douloureuse qui se retire. Et le manque nous fait souffrir jusqu'à la vague suivante…
Ceci est une image

Aucun commentaire: