DIMANCHE 11 FEVRIER 2007 BANGKOK
Ce matin, la salle de restaurant de l'hôtel est pleine de touristes en transit. Elle offre, à volonté, une infinité de plats de tous pays. Nous nous contentons de thé et toasts comme d'habitude. Après la toilette, Lucile achète un peignoir de bains comme ceux de notre chambre. Et nous sortons nous promener.
Pas très loin nous trouvons un grand jardin près d'un vieux fort qui surveille le fleuve. Un panneau indique qu'il est interdit de fumer et de boire! Nous sommes bien dans ce jardin. Il y a eu une fête hier, car il est parsemé de stands fermés et quelques noctambules dorment encore sur des bancs ou des nattes. Un énorme podium se dresse non loin, avec tout le matériel de sonorisation et batterie, laissés là. Assis sur un banc, un vieil homme joue de la flûte, puis de l'harmonica. Dans une cour voisine, un grand nombre de personnes semble préparer un grand repas de fête. En effet, autour de plusieurs grands woks, des hommes remuent le contenu avec de grandes cuillères en bois, comme des pagaies. Tout près, l'écluse qui alimente le khlong est entr'ouverte et le flux est montant. Juste en aval, perché sur son ber de bois, un bateau somnole lui aussi.
Vers le temple, un petit groupe de jeunes gens dessine le bâtiment devant eux, ce pourrait être des élèves architectes, pense Richard. Mais alors que nous goûtons le calme de ce jardin et que les oiseaux s'ébrouent encore dans les flaques laissées par l'arrosage matinal, un jeune homme monte sur l'estrade et règle les fûts de la batterie. Les micros sont branchés et jaillit alors une musique enregistrée, que le batteur rythme. Des femmes s'approchent avec de grands bouquets de fleurs, s'asseyent et semblent attendre une cérémonie sans doute. Nous nous levons et nous éloignons vers un grand escalier, près du petit temple. Les marches, si larges qu'on pourrait s'y allonger, mènent jusqu'au fleuve où un grand arbre étale ses racines dans l'eau. ![]()
Nous sommes à quelques centaines de mètres de Thanon Kao San, où nous allons flâner et faire nos derniers achats. Nous déjeunons au marché voisin de quelques spécialités du coin. Souvent il est difficile de choisir et parfois aussi de savoir ce que l'on mange, car ces marchands ambulants ne savent en anglais que les prix qu'ils proposent. Mais tout y est délicieux et quand les farces de viande ou de poisson nous paraissent trop fades, on y ajoute des sauces "spicy".
La chaleur de l'après midi est lourde et pénible. Nous rentrons à l'hôtel, confortable et frais, pour une douche et une petite sieste avant de ressortir pour dîner. Lucile, très émue, termine son roman: "L'amant de la Chine du Nord" de Marguerite Duras.
En route donc pour chercher un restaurant. C'est notre dernier soir à Bangkok et même en Thaïlande, nous allons essayer de tester quelque chose de raffiné. Les indications du "Lonely Planet" ne nous permettent pas de trouver ce que nous cherchons. Avant que Richard ne s'impatiente un peu trop, nous tombons sur un Européen qui nous recommande l'endroit d'où il sort. Allons-y.! C'est un joli petit restaurant véranda au second étage. Il faut comprendre au premier car notre rez-de-chaussée est appelé ici, fort logiquement, premier étage. Spécialité de poisson, comme nous l'indique un grand aquarium où nagent les futures victimes. Nous mangeons donc, pour la première fois depuis notre arrivée, du poisson avec légumes pour Lucile, salade de papaye pour Richard. Un choix qui se révèle excellent.
En sortant, nous repassons au jardin de ce matin. Une fête se termine. C'était le quatrième "Indy Festival" avec films, livres, musique et art. Quelques stands sont encore ouverts et nous achetons, pour le plaisir de l'écriture, "Une saison en enfer" de Rimbaud en caractères thaïs. Un cadeau original qui ne manquera pas de plaire à une de nos filles. Sur le podium, un groupe punk se défonce joyeusement. Un des chanteurs, torse nu, bien gras, blanc et luisant de sueur, crête rouge, masque blanc et nez de clown, vitupère comme un beau diable. En voici un autre déguisé en diablotin, justement, puis un troisième au masque de singe. Armés de bombes qu'ils enflamment en rythme, dans des poses audacieuses, ils déchaînent leur public à qui ils jettent de l'eau et des graines. On rigole bien.
Nous rentrons tranquillement à l'hôtel car demain clairon à 3 heures 30. ![]()

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