jeudi 27 mars 2008

Lundi 4 Février

Lucile, fatiguée, descendant une lourde valise, manque la dernière marche de l'escalier et fait une chute spectaculaire. Elle souffrira du poignet droit toute la journée, sans enflure cependant

Le bus qui nous mène à Nan grimpe avec difficulté les lacets qui escaladent la montagne. Les collines sont très serrées, les vallons profonds et sombres, couverts d'une jungle dense où se

devinent quelques maisons sur pilotis, souvent isolées. Lors d'un court arrêt pipi, nous achetons au hasard quelques bricoles en sachets qui se révèlent vite immangeables, dans le style chips sucrées et parfumées fortement à la sauce de poisson.

En taxi nous arrivons à la Nan Guest House que nous avions retenue par téléphone. Elle se situe dans un quartier très tranquille, un peu excentré, tenu par un Australien charmant et une Thaïlandaise très femme d'affaires.

Dès maintenant, nous ne sommes plus que tous les deux et en pays inconnu. Il fait une si agréable fraîcheur que nous n'utiliserons pas le ventilateur. Nous allons faire une promenade en ville. Nous déchaussant, nous pénétrons dans un temple entouré d'un bel espace vert. Puis voici le marché de nuit qui s'installe dans la rue principale.

Comme plusieurs autres fois au cours de ce voyage, nous sommes accostés par de jeunes lycéens, filles et garçons, pour répondre à un questionnaire en anglais. A la question "Comment trouvez vous les Thaïlandais?", Lucile répond: "Gentils, souriants et les filles sont les plus belles du monde." Hurlement de joie qui se termine par une photo de groupe.

Des odeurs de nourriture commencent à chatouiller agréablement nos narines, mais on ne peut pas consommer sur place et nous renonçons aux poissons grillés présentés dans des boîtes en feuilles de bananier. Il y a aussi des choses curieuses et moins appétissantes, comme ces intérieurs de poule avec leurs œufs à tous les stades de la formation, ces énormes grenouilles ouvertes en deux, aplaties et cuites à la braise avec leur contenu bien évident, beaucoup de tripailles de porc et de poulets aux couleurs très variées. Et toujours ces épices et ces légumes inconnus.

Nous dînerons d'un pat thaï simple et copieux et nous discuterons longuement avec la patronne du Yota Vegetarian Restaurant qui a travaillé deux ans aux Etats-Unis.

Plusieurs fois, en parlant avec les femmes du pays, elles demandent à Lucile son âge. A sa réponse, immanquablement elles s'écrient: "You are strong!" La plupart des femmes du même âge ont les cheveux foncés et c'est peut-être là le sujet de leur étonnement.

En rentrant à pied tranquillement dans la nuit, mais il n'est que sept heures et demie, nous nous arrêtons pour regarder avec intérêt et étonnement deux équipes de joueurs de "tà glaw". Le jeu rappelle le volley-ball mais, ici, la balle est en matière végétale tressée. Les trois joueurs de chaque équipe utilisent tête et pieds. L'un smache du pied au ras du filet. Il doit se présenter de dos, ce qui lui impose un saut périlleux époustouflant. L'engagement aussi est étonnant. Le joueur arrière se tient debout dans un cercle, sur la pointe du pied gauche. Penché en avant, il allonge ses bras à hauteur de l'épaule, pour indiquer à son partenaire où, précisément, la balle doit arriver. Et d'un coup du dessus du pied droit il la renvoie de l'autre côté du filet, d'un mouvement si sec et si rapide que Richard manque toutes ses photos.

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