jeudi 10 janvier 2008

LUNDI 5 FEVRIER CHIANG-MAÏ

Nous nous levons de bonne heure car nous partons en taxi pour un circuit touristique. Nous voulons déjeuner à notre café habituel, mais le serveur est en train de faire l'ouverture. Pour nous faire prendre patience il nous offre en catimini trois bananes et une bouteille d'eau!
Nous partons donc pour ce circuit de la journée, avec chauffeur et guide. Nous visitons tout d'abord la ferme aux orchidées, aux fleurs plus éblouissantes et surprenantes les unes que les autres. A côté, une serre: la ferme aux papillons, nous déçoit car tous les insectes dorment collés au plafond grillagé soit à cause de la fraîcheur du temps soit à cause de l'heure matinale.
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Après une heure de route, nous arrivons à un village de montagne, celui des femmes aux longs cous et aux longues oreilles. La plus belle d'entre elles nous accueille, superbe dans sa tenue d'apparat, sans un mot, un sourire dans l'œil juste esquissé.
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Nous traversons un corridor de feuillage.
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Là sont installés plusieurs métiers à tisser très simples. Assise, jambes tendues devant son métier incliné, la tisserande maintient la tension de son ouvrage à l'aide d'une large ceinture passée au bas du dos. Lucile achète pour sa mère une écharpe en soie, tout à fait semblable à celle en cours de fabrication.
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Des enfants, maquillés et richement vêtus, posent sans le moindre sourire devant les appareils photos des visiteurs. Nous leur offrons les orchidées que nous portons accrochées à nos tricots.
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Notre guide nous explique que cette tribu, comme beaucoup d'autres, a fui la Birmanie pour des raisons politiques. Ils sont une quinzaine dans ce petit groupe de paillotes, posées sur un sol très pentu, sortes de restanques en terre battue. Chose surprenante, cette ethnie ne possède pas d'écriture, parait-il? On change une fois par an le toit de paille où il n'y a pas de trou pour l'évacuation de la fumée, celle-ci doit trouver son issue. Toutes les cases sont sur pilotis, à cause des moussons qui durent environ trois mois, juillet, août et septembre. Ici les pilotis sont courts mais, dans la plaine, nous les avons vu suffisamment hauts pour former en dessous une pièce à réserves, pour les animaux et même pour la sieste des hommes.
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Toujours dans ce couloir "démonstration vente", qui borde le village, notre guide nous fait remarquer une femme aux longues oreilles. Il nous explique qu'elles portent des boucles d'oreilles, "bouche-trou", de plus en plus grandes et changées régulièrement, jusqu'à distendre le lobe jusqu'à 5 centimètres de diamètre. En fait on ne voit qu'une lanière de peau qui entoure un objet cylindrique.
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Pour les femmes au long cou, même procédé. Les fillettes, dès quatre ans, subissent cette transformation. On leur place une spirale de laiton lourd et plein, changée tous les ans pour une plus grande. On continue ainsi jusqu'à leurs trente ans. Ce laiton, légèrement chauffé, devient aisément malléable. Des photos nous montrent comment elles dorment sur le côté et qu'elles n'ont pas l'air de souffrir, débarrassées de leur parure. Elles rient et inclinent la tête au bout d'un cou distendu. La raison de cette coutume, nous dit le guide, est d'empêcher les démons et les tigres de les mordre mortellement. Pour des raisons esthétiques, et peut-être aussi de protection, elles portent des spirales semblables aux bras et aux chevilles.
En repartant vers le taxi, le guide nous montre un peu la végétation, car à part les cocotiers et les bananiers, tous ces arbres nous sont inconnus. Il cueille une feuille qui a la propriété de coaguler le sang. La même, placée sur le puits de la main fermée et fortement frappée avec l'autre main, explose dans un bruit de pétard. Quant à ces grands arbres si droits aux feuilles de la taille d'une grande assiette, c'est le teck.
Nous repartons dans notre véhicule à neuf places où nous nous prélassons à deux. Le chauffeur est toujours aussi silencieux, et notre guide dort, malgré les cahots dus à une route en travaux. Il travaille aussi, nous a-t-il expliqué, au marché de nuit.
Une nouvelle étape.
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C'est une grotte renfermant un temple. Le paysage environnant est plein de constructions religieuses et de bassins. Nous apercevons des poissons qui deviennent très gros, car les animaux près des temples sont sacrés et ne sont pas destinés à la nourriture. Un joli pont de bois couvert mène à l'entrée de la grotte. Celle-ci a été creusée par une rivière dont elle est toujours le lit en période de crue. Elle s'étend sur plusieurs centaines de mètres, et il est nécessaire d'emprunter une grosse lampe, genre fanal, pour explorer ses diverses ramifications.
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Beaucoup d'autels et bouddhas dont le dernier, couché sur le dos, position inhabituelle, dort ici depuis plus de trois siècles. La mise en valeur du site pourrait être largement améliorée, mais le problème est que l'eau monte beaucoup en saison humide, nous en voyons les traces.
Il est un peu regrettable de devoir respecter un timing, nous aurions aimé prolonger la visite alentour. Notre repas est compris dans le prix du circuit et notre guide nous conduit sous un grand auvent. C'est un repas thaïlandais, très copieux, à la mode européenne, avec soupe, plat principal et dessert de fruits frais.
Peu habitués à de telles agapes, repus et pesants, dodelinant de la tête dans le taxi, nous arrivons vers 14 heures à un spectacle de singes divertissant : "Monkey show". Attention tout de même à ces "gentilles" bêtes, l'une d'elles fait valser les lunettes d'une touriste un peu trop confiante. Après une démonstration de leur habileté pour décrocher les noix de cocos, nous aurons droit à quelques tours de cirque qui amusent petits et grands.
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Dernière étape, une fabrique de papier à base de bouse d'éléphant. On nous explique les diverses étapes: nettoyage, blanchissage, teinture et séchage au soleil de la pâte étalée sur de grands tamis. C'est un très beau papier dont l'utilisation reste classique sous forme de carnets, albums, boîtes diverses…
Nous retournons à Chiang Maï en milieu d'après midi, ravis. Après une douche et un petit message à nos amis de France, nous papotons avec Hasarmi et Anong, nos gentilles hôtesses. Nous leur proposons de dîner ensemble, ce qu'elles acceptent volontiers. Mais elles ne peuvent quitter leur travail et nous décidons de pique niquer sur la terrasse avec elles. Anong et Richard partent à moto chercher le repas. Nous mangeons vraiment "thaï", c'est-à-dire normalement épicé pour elles, la gueule en feu pour nous. Richard dit: "Non, ça va.", mais ses yeux coulent et il tousse plus que d'habitude. La discussion se prolonge jusqu'à 22 heures. Mais avec la fatigue, et malgré l'aide du dictionnaire, les mots d'anglais deviennent de plus en plus difficiles à retrouver. Nous parlons des couples mixtes, touristes âgés et jeunes femmes thaïlandaises. Elles sont impitoyables pour ces dernières, des paresseuses, disent-elles, qui passent leur temps à se pomponner et dormir et vont dans les bars à alcool cueillir les touristes exhibant leur richesse. Quand Hasarmi ne trouve pas ses mots, elle mime avec beaucoup d'humour.

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